Les Jeux olympiques, symbole d’espoir
(réimprimer, Toronto Sun, août 5, 2016)
Les Jeux de la 31e Olympiade ont débuté à Rio de Janeiro le weekend dernier et les nouvelles du Brésil jusqu’ici ont été en majeure partie négatives. Le virus Zika, la pollution, l’agitation politique et le crime ont tous pris le premier plan, plutôt que les objectifs premiers de ces Jeux : les accomplissements extraordinaires des athlètes de partout à travers la planète et la fierté nationale qu’engendrent leurs performances auprès de leurs compatriotes. Il s’agit de buts ambitieux, mais pourquoi pas?
Ce ne sont pas les premiers Jeux olympiques truffés de problèmes. Chaque série de Jeux vit ses hauts et ses bas, tant avant et pendant les compétitions et bien après que la flamme olympique soit éteinte.
L’une des raisons principales qui explique que l’on connaît tous les problèmes à Rio repose sur le fait que des médias démocratiques sont libres d’en parler. Croyez-vous sincèrement qu’il n’y avait pas de problèmes à Pékin et à Sotchi – ou est-ce plus probable qu’un gouvernement répressif contrôlait le message?
Les Olympiques devraient incarner l’excellence en matière de compétition athlétique et c’est généralement le cas. Certains soupçons de dopage peuvent éclipser les compétitions, mais aujourd’hui, un athlète prend d’énormes risques en trichant pour atteindre le sommet. De récents exemples où des échantillons sanguins ont été retestés plusieurs années après le déroulement des compétitions permettent à ceux qui régissent les sports de tenir la cadence avec les techniques de dopage. De distancer les outils et méthodes de détection n’est plus un gage de succès : les procédures de dépistage deviennent de plus en plus sophistiquées.
Une fois les compétitions entamées, les inquiétudes des mois passés s’estomperont et le monde entier sera rivé sur l’étalage des exploits d’athlétisme.
Les sports en veille entre Olympiades envahiront soudainement les plateformes médiatiques. Les téléspectateurs pourront revoir encore et encore les performances couronnées de médailles d’or et partager la joie des médaillés. On vivra le chagrin, les échecs et les déceptions mais ce sont surtout l’empathie et la rédemption qui caractérisent les Olympiques, plus que toute autre compétition.
Si ce ne sont pas ces Jeux, ce seront les prochains. Si ceux-ci sont les derniers, il faudra accepter d’avoir tout donné. Et ça, ça vaut toujours la peine d’être célébré.
Les Jeux de Rio seront extraordinaires à tous les chapitres. Le cadre, les compétitions et le drame seront tous au rendez-vous et souligneront l’espoir que ces Jeux représentent pour des milliers de gens. L’espoir d’un pays à la dérive qui rivalise à l’échelle mondiale dans une ambiance où les meilleurs athlètes du monde compétitionnent pour des médailles plutôt que des dollars. L’espoir pour les jeunes autour du monde qui affectionnent peut-être leurs propres rêves olympiques. Un espoir qui, pendant 19 jours, peut permettre d’oublier les calamités du jour et se réfugier dans la pureté du sport.
D’importantes ressources ont été déployées pour garantir la sécurité des athlètes canadiens à Rio afin que ceux-ci puissent se concentrer sur leurs performances. Et c’est là que nous devons changer de cap. Plutôt que de se concentrer sur le négatif, nous devrions supporter notre équipe canadienne alors qu’elle se prépare à rejoindre les athlètes de partout à travers la planète et à exorciser tous les démons auxquels ils ont fait face pour atteindre l’apogée du sport de compétition.
Et nous devrions nous réjouir de leurs exploits et leurs accomplissements, peu importe s’ils sont couronnés de médailles, parce qu’en bout de ligne, nous gagnons tous si on se laisse emporter par l’espoir de ces Olympiques qui permettent à toutes les nations, amicales entre elles ou non, de mettre de côté leurs différences et de rivaliser simplement pour la joie du sport et la célébration de la fierté nationale.
Richard C. Powers est avec la Rotman School of Management et président de Jeux du Commonwealth Canada.