Le sport est un catalyseur

Le sport est un catalyseur d’expériences uniques, où l’inimaginable devient réalité

Par Aimee Maggiacomo, agente SportSTAGE | Anguilla, le 3 mai 2013

Ça fait quelque temps que je ne vous ai pas parlé. C’est vraiment fou à quel point le temps passe vite. Et si c’était possible de le prouver scientifiquement, je dirais que le temps passe plus vite à Anguilla, même si je sais qu’il y a toujours soixante secondes dans une minute, soixante minutes dans une heure et ainsi de suite… La seule explication valide vient appuyer le vieux dicton : « le temps file lorsqu’on s’amuse! »

Avant d’entamer l’écriture du blogue que vous lisez présentement, j’avais commencé à rédiger plusieurs autres billets différents sur d’autres sujets : la routine quotidienne, les nouveautés dans ma vie, mon voyage à Saint-Martin... Toutefois, après un peu de réflexion, j’ai choisi de me concentrer sur quelque chose de complètement différent.

Au cours des derniers mois passés ici, j’ai eu la chance de prêter main forte au cours de plusieurs événements sportifs différents, dans une variété de rôles. J’ai aidé comme entraîneure, participé aux barbecues et aux ventes de concessions (je prépare un super Johnny Cake, demandez à n’importe qui!), j’ai été arbitre et j’ai prodigué des premiers secours. Dans chacune de ces circonstances, il y a toujours quelqu’un qui s’assure que j’ai assez à manger, que je n’ai pas soif et on me reconduit toujours à la maison : on s’occupe très bien de moi et les gens ne se gênent pas pour m’exprimer leur gratitude. Toutefois, sans le réaliser, ces gens me donnent la chance de m’impliquer. De tels événements sont une excellente façon de rencontrer des gens et de m’impliquer dans la collectivité – ce qui contribue à me faire sentir comme l’une des leurs.

Le temps que je passe à Anguilla est vraiment une expérience unique. Même si je suis ici pour travailler, je ne pourrai jamais redonner tout ce que cette opportunité m’apporte et m’apportera : le travail, la vie et les expériences culturelles sont vraiment inestimables. Même dans les moments où je prépare des Johnny Cakes avec les charmants bénévoles de l’Association athlétique, je reçois beaucoup plus que je puisse redonner.

Il y a plusieurs moments dans une semaine où je m’arrête net et je me dis : « pincez-moi, est-ce que je suis vraiment ici? ». Est-ce réellement la vue que j’ai la chance de voir tous les jours, ces gens sont-ils vraiment ceux avec qui j’ai le privilège de travailler, est-ce que j’ai vraiment visité tous ces endroits ?... Et ce n’est pas par vantardise, c’est simplement pour exprimer la gratitude intense que je ressens à cause de cette expérience. Ce sont ce genre de moments qui t’inspirent à faire tout ce que tu peux, à travailler aussi fort que tu peux et à donner tout ce que tu peux. Et je trouve ça bizarre, puisque la relation me semble déséquilibrée. Mais tu fais tout ce que tu peux et tu « paies au suivant » à chaque opportunité.

Bon, vous vous demandez peut-être où je veux en venir? Ceci m’amène à l’essentiel, la thèse de ce billet, si vous voulez : comment suis-je arrivée ici? Comment ai-je eu la chance de vivre cette opportunité de toute une vie? Comment se fait-il que ce qui m’aurait autrefois semblé irréel est aujourd’hui mon quotidien?  Et la réponse, toute simple : c’est à cause du sport. Je suis ici à cause du sport. Oui, mon travail est axé sur le sport, mais c’est mon implication dans le sport qui m’a permis d’être ici. Ce qui appuie d’autant plus mon affirmation que le sport est un catalyseur d’expériences uniques, où l’inimaginable devient réalité. Il me semble que le sport crée ces opportunités de manière quasi illimitée.

Je repense au mois de mars, lorsque des athlètes de l’île ont parlé aux élèves de huit écoles primaires de leur participation aux Jeux du Commonwealth, de leur expérience aux Jeux, de la signification des Jeux pour eux.  Ils ont expliqué que c’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais vécu auparavant, une expérience qu’on ne peut reproduire et un moment dans leurs vies qu’ils n’oublieront jamais. Ils ont aussi partagé leurs réflexions sur leurs préparatifs pour les Jeux : la discipline, la concentration, l’établissement d’objectifs… La plupart des élèves ont tiré quelques leçons des propos des athlètes : continue à travailler fort, garde le sport près de ton cœur et n’oublie pas tes rêves.  

Une chose qui a fait écho pour moi, était l’impact que le cyclisme et l’athlétisme avaient dans leur vie, ce que leur sport leur apportait, leur enseignait, leur a permis de vivre, les gens qu’ils ont rencontrés, les endroits qu’ils ont visité, les sites où ils ont fait compétition et, finalement, leurs rêves qu’ils ont réalisés.

Après près de quatre mois à Anguilla, j’ai eu le temps de réfléchir au fait qu’une idée qui semblait complètement folle est maintenant ma réalité. J’ai aussi eu la chance de voir comment on participe au sport au sein d’une culture différente et d’apprendre à m’orienter dans un nouveau système sportif. Alors que je tente de vivre le plus pleinement toutes ces expériences, je prends maintenant quelques moments de réflexion.

Même si mon boulot est une expérience incroyable et plaisante, il y a certains moments de frustration et  quelques défis, mais c’est à ces moments-là que tu repenses aux raisons pour lesquelles tu es ici et finalement, ça te ramène au sport. Pourquoi tous les bénévoles des ONS de l’île travaillent-ils autant d’heures pour aider leurs jeunes à réussir? Pourquoi les athlètes passent-ils leurs soirées au parc à Anguilla à courir sur la piste? Pourquoi les écoliers s’entraînent-ils d’innombrables heures après l’école ou à 7 heures par un samedi matin?

Nous le faisons pour permettre au sport de créer ces occasions de toute une vie et pour que l’inimaginable deviennent la nouvelle réalité.

Et parce que le sport nous fait travailler plus fort, il nous permet de nous dépasser afin qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

Et quand tu prends éventuellement le temps d’y réfléchir, tu te rends compte que le temps a passé. Que ce soit quatre mois ou quelques années plus tard, le sport prouve vraiment le dicton que « le temps file quand on s’amuse ».

Donc, pour tenter de faire une synthèse de ma réflexion, je vous laisse avec cette dernière pensée qui me trotte par la tête : le sport est un élément moteur intemporel qui transforme l’inimaginable en une nouvelle réalité. 

Merci d’avoir pris le temps de me lire et de m’avoir donné l’occasion de réfléchir!

La prochaine fois... d’autres anecdotes sur ma vie au travail, Saint-Martin et plus encore!