La médaillée olympique Brittany MacLean prend sa retraite
La meilleure nageuse de distance au Canada tire sa révérence.
Brittany MacLean a couvert deux générations de la natation canadienne et s’est forgé une réputation de travaillante et de compétitrice féroce. Elle est passée de recrue olympique à Londres en 2012, à leader de l’équipe à Rio, où elle a joué un rôle important au relais 4×200 m libre qui a remporté la médaille de bronze.
Bien qu’une médaille olympique soit l’un des faits saillants de sa carrière, MacLean a des souvenirs doux-amers de Rio. Elle avait de gros objectifs pour ses épreuves individuelles qui ont été en partie dérangés par une maladie inopportune.
La Torontoise de 22 ans a connu un excellent début de saison 2016. Son équipe universitaire, les Georgia Bulldogs, a remporté ses troisièmes championnats collégiaux des États-Unis à sa quatrième année, sans être les favorites. MacLean sort très motivée de cette expérience, une compétition qui se déroulait tout juste avant les Essais olympiques et de paranatation où elle a établi les records Canadiens aux 200 m et 400 m libre et se qualifiant aussi sur 800 m.
Tout semblait sur la bonne voie au début des Olympiques. Elle a abaissé son record au 400 m lors des préliminaires, mais a dit que quelque chose n’allait pas en finale où elle a terminé en 5e position.
« En finale du 400 m, je n’ai aucune idée de ce qui a mal été. La course en préliminaires était très facile et contrôlée et j’ai fait mon meilleur temps. Je croyais faire au moins 2 secondes plus rapides le soir, » a dit MacLean.
La journée suivante, il était évident qu’elle était tombée malade. Elle avait perdu sa voix et fut transférée dans une chambre individuelle afin de pouvoir mieux se reposer et ne pas transmettre sa maladie aux autres nageurs. Elle a réussi à produire un effort solide dans le relais, mais en a payé le prix dans ses épreuves individuelles.
« Lorsqu’est venu le temps du 800 m, je n’avais plus d’énergie. Je n’ai pas pu alimenter mon corps proprement, je prenais des médicaments et je ne dormais pas correctement.
Ça rend les choses plus faciles de remporter une médaille au relais, j’ai au moins quelque chose à montrer, mais je ne suis pas satisfaite de ça, » dit-elle. « J’étais dans la meilleure forme de ma vie et j’étais en confiance. C’est difficile d’accepter d’arrêter là-dessus. »
Elle a pensé se rendre aux Championnats du monde (25 m) de Windsor, Ont. en décembre ou même jusqu’à ceux en grand bassin l’été prochain à Budapest. Mais, comme la maladie l’a poursuivi les semaines suivant son retour, elle a décidé de se concentrer sur ses études en management du sport à Georgia, croyant ne pas pouvoir mettre les efforts nécessaires à l’entrainement pour nager à son plein potentiel.
Son exemple servira d’héritage à la nouvelle génération de nageurs canadiens qu’elle a aidé à construire. Par exemple, le relais 4×200 m a commencé à bâtir sa confiance en 2014 avec MacLean en vedette, forte de ses médailles aux Jeux du Commonwealth et aux Championnats Pan pacifiques.
« C’était super de faire partie de l’ère de Ryan Cochrane/Julia Wilkinson/Brent Hayden et maintenant nous sommes dans le monde de Penny Oleksiak et Taylor Ruck, presque chaque femme sur l’équipe a fait une finale aux Olympiques, » a dit MacLean.
Ses réalisations sont d’autant plus impressionnantes lorsqu’on sait qu’elle a combattu des blessures aux épreuves et à l’ischio-jambier. Après avoir été nommée nageuse junior de l’année 2012 de Natation Canada, elle n’a pu participer qu’au relais l’année suivante à Barcelone. Elle rebondit en 2014, remportant 5 médailles internationales. Elle est nommée nageuse de l’année de Natation Canada. En 2015, elle n’a participé qu’aux Jeux panaméricains, prenant congé des mondiaux afin de permettre à son corps de se remettre des blessures et revenir plus forte à la saison 2016.
« J’ai aimé ce que je faisais, j’aimais l’idée du travail quotidien et j’aimais le sport plus que jamais, » a dit celle qui savait que 2016 pourrait bien être sa dernière année. « J’appréciais les petites choses. »
Le directeur de la haute performance John Atkinson, qui a travaillé pour British Swimming pendant 12 ans et en Australie auparavant, dit de MacLean qu’elle est l’une des nageuses les plus coriaces avec laquelle il a eu le plaisir de travailler.
« La façon dont elle a réussi à se sortir des moments difficiles lorsqu’elle devait traiter avec les blessures en 2013 et 2015, pour devenir une médaillée olympique. Il faut lui donner tout le crédit qu’elle mérite, ainsi qu’à son personnel de soutien et à ses entraineurs, » dit Atkinson. « Elle est une féroce compétitrice pour Natation Canada, terminer sa carrière avec une médaille olympique est une grande réalisation. »
Bien qu’elle ait raté de peu son objectif personnel d’atteindre un podium individuel, MacLean a de quoi être fière lorsqu’on regarde l’ensemble de sa carrière sur l’équipe nationale.
« Faire la finale olympique à Londres (7e au 400 m libre) en est un, et évidemment remporter une médaille à Rio, » dit-elle lorsqu’on lui demande de lister les faits saillants de sa carrière. « Le fait que je détienne les records canadiens aux 200 m, 400 m, 800 m et 1500 m libre, avoir les quatre est un grand honneur pour moi. Et d’avoir pu compétitionner pendant 6 ans sur l’équipe nationale, à plusieurs mondiaux, être médaillée aux Jeux du Commonwealth et aux Pan pacifiques. »
Terminer sa carrière à Georgia avec un Championnat est aussi important pour elle. La même soirée où elle a terminé 2e au mille, MacLean a participé à son premier relais 4×100 m libre et a aidé Georgia à terminer en 2e place, assez pour remporter le titre de la meilleure équipe.
« C’était vraiment l’une des meilleures histoires de conte de fées de sport, le genre de chose que l’on voit dans les films, » dit MacLean. Les Bullgods n’étaient pas les favorites pour les nationaux NCAA après que leur série de 6 victoires consécutives aux championnats de la conférence SEC ait pris fin.
« Chaque personne y a contribué, » dit-elle. « Je me tenais à peine debout lorsque je suis montée sur le bloc de départ pour le relais, mais c’était super, car j’étais capitaine, j’avais ce rôle de leader et je pouvais faire une différence.
Évidemment, la chance de porter la feuille d’érable a une place spéciale dans mon cœur.
Ça a toujours été un honneur de représenter le Canada et j’ai aimé chaque occasion de le faire, » dit-elle. « Je suis très excitée pour le futur de la natation canadienne. »