Six semaines et 50 000 kilomètres plus tard
par Ryan Pelley, agent SportSTAGES, Sainte-Hélène, le 7 août 2013
Je suis revenu à Sainte-Hélène depuis une semaine, après un mois et demi de voyage en avion, sur terre et sur mer. Depuis mon retour, j’ai eu l’occasion de repenser à ces six semaines fantastiques. Dans la liste des grands plaisirs de la vie, après les voyages, je place le partage des expériences vécues pendant ces voyages avec des gens qui ont envie d’en entendre parler; j’espère que vous faites partie de ces gens.
Voici donc mon récit :
Quitter Sainte-Hélène exige de grands efforts logistiques; il faut donc tenter d’intégrer à ses déplacements le plus grand nombre d’objectifs possibles. Fort heureusement, bon nombre de mes responsabilités exigeant des déplacements se situaient autour de la même période. Je devais participer à diverses activités qui se déroulaient à plusieurs endroits, mais la principale raison de mon voyage était d’assister à la réunion de mi-mandat du Programme d’appui au renforcement des capacités qui se tenait à Glasgow (Écosse), avec d’autres agents SportSTAGES canadiens (ASC). J’ai aussi eu l’occasion d’agir comme directeur de l’équipe de Sainte-Hélène pendant les Jeux des îles qui se tenaient aux Bermudes juste après notre réunion de mi-mandat.
Glasgow, Écosse
Pendant mon séjour à Glasgow, j’ai pu réfléchir aux derniers mois passés à Sainte-Hélène et entendre parler les autres ASC en stage en Afrique et dans les Antilles. Le temps que j’ai passé avec mes collègues et le personnel du programme m’a permis de mieux comprendre mes progrès et les défis que j’ai dû relever pendant mon stage, en écoutant le point de vue de collègues qui ont partagé une expérience parallèle. De toute évidence, nous sommes tous engagés à soutenir les progrès de l’association des Jeux du Commonwealth (AJC) ou du comité national olympique (CNO) que nous voulons aider; je crois cependant que cette rencontre au milieu de notre mandat de onze mois nous a donné l’énergie nécessaire pour mener à bien nos projets.
Comme la réunion de mi-mandat se déroulait au siège social du comité organisateur (CO) des Jeux de Glasgow 2014, nous avons aussi eu la chance de voir ce qui se passait en coulisses avant le début des Jeux, dans l’optique d’un comité organisateur. Au milieu des centaines de membres du personnel répartis dans des bureaux qui occupent un pâté de maisons, nous avons pu sentir leur dynamisme et saisir l’ampleur du projet. C’était merveilleux de rencontrer autant de gens passionnés du sport comme nous, venant de tous les coins de la planète — Australie, Inde, Canada et, bien sûr, Écosse. Même si mon séjour en Écosse a été court, je sais que c’est un endroit où je retournerai un jour. Les Écossais sont vraiment très amicaux et accueillants.
Bermudes
Après mon séjour en Écosse, je suis allé retrouver l’équipe de Sainte-Hélène aux Jeux des îles, ce qui s’est révélé une expérience extraordinaire. Tout a commencé par une course effrénée dans l’aéroport JFK et ses cinquante-sept contrôles de sécurité dans l’espoir de prendre le même vol que l’équipe. Dernier passager à bord, j’ai su que j’avais réussi quand, à bout de souffle, j’ai vu dix membres de l’équipe en uniforme jaune me sourire du centre de la cabine. À notre arrivée aux Bermudes, en soirée, l’attaché de notre équipe nous a conduits à la résidence où nous allions loger pendant notre séjour. Je peux maintenant vous affirmer à ce sujet que la meilleure façon de connaître son équipe est de vivre ensemble dans la même maison pendant dix jours. Ce fut toute une expérience, qui aurait pu figurer parmi les bons épisodes de Big Brother. Pendant la semaine des Jeux, nous avons tous été très occupés. Les deux autres officiels de l’équipe et moi avions beaucoup de choses à organiser — horaires, transport, repas – en plus d’assister aux réunions techniques et aux compétitions et de soutenir les athlètes participant aux épreuves de badminton, de golf et de tir. Ce fut, sans l’ombre d’un doute, une semaine pleine de rebondissements, mais en fin de compte, Sainte-Hélène a remporté ses premières médailles, une d’or et une d’argent, en quatorze années de participation, et s’est retrouvée pour la première fois sur le podium d’une compétition internationale. Je pense donc que tous ces efforts en ont bien valu la peine et j’ai hâte de voir les répercussions d’une expérience aussi positive aux Jeux sur l’évolution du sport à Sainte-Hélène.
Les Jeux des îles m’ont aussi permis de rencontrer des insulaires de partout dans le monde. J’avoue que bien des participants venaient d’endroits dont je n’avais jamais entendu parler, Åland, Frøya et Saaremaa, entre autres. Ce sont pourtant des endroits qui existent — des endroits superbes — et des gens superbes vivent dans chacun de ces endroits superbes, si jamais l’envie vous prend de faire du tourisme hors des sentiers battus.
Je me suis rendu compte pendant ces Jeux des îles, que même si la plupart des participants venaient d’îles très éloignées les unes des autres, ils partageaient une insularité qui facilitait les liens entre eux : tous comprenaient en effet ce que suppose de vivre et de grandir sur une île et ils s’identifiaient à ce concept qui les reliait.
Je peux conclure de mon dernier mois et demi que, sauf des problèmes mineurs, comme les changements de climat, le décalage horaire et nettement plus nourriture d’avion qu’une personne ne devrait en consommer par année, j’ai acquis beaucoup de connaissances et vécu des expériences mémorables. En gros, j’ai pu me rendre à divers endroits de la planète, ce qui constitue pour le mordu des voyages que je suis, un pur bonheur. Ce qui a rendu l’expérience encore plus positive, c’est qu’elle m’a permis de participer à des activités que je valorise et qui me font plaisir tout à la fois. Nous prenons tous des décisions au cours de notre vie : certaines nous permettent d’apprendre, d’autres sont des réussites et, la plupart du temps, elles ont un impact positif sur notre cheminement. Comme je l’ai déjà mentionné, trouver un projet qui correspond à mes valeurs et que j’aime m’a plutôt bien réussi jusqu’à présent. Je n’aurais jamais pu imaginer en novembre dernier, quand j’ai accepté de faire ce stage d’ASC, que je vivrais autant d’expériences merveilleuses en 2013. Mais avant de partir en stage, j’ai pris la décision d’aborder toutes les situations nouvelles avec un esprit ouvert et une attitude positive, sachant que j’allais probablement vivre des expériences que je n’avais jamais vécues auparavant. L’une des leçons les plus enrichissantes que j’ai apprises, c’est qu’il y a de la beauté dans chaque personne et chaque endroit de la planète. Pour moi, la décision de croire que la beauté est toujours présente, sous une forme ou une autre, facilite grandement tout voyage vers l’inconnu.
« [...] y’a pas un voyage qui ne change pas du moins un peu celui qui le fait » – David Mitchell, Cartographie des nuages
Amitiés de l’Atlantique Sud,
Ryan