Le sport d’hiver au Sri Lanka
L’article a été écrit par Ellen Kim, agente SportSTAGES au Sri Lanka.
En novembre 2012, le Comité National Olympique (CNO) du Sri Lanka a été invité à prendre part au Dream Program par le Comité organisateur des Jeux olympiques de Pyeongchang 2018. Le Dream Program est une académie de sports d’hiver entièrement financée pour les athlètes de pays en développement et de climats tropicaux. Il consiste d’un programme d’entraînement intensif, d’ateliers animés par des médaillés olympiques, d’expériences culturelles et sociales, en plus d’avoir la chance d’habiter et de s’entraîner au Alpensia Resort, le futur Village olympique des Jeux de 2018. À ce jour, le Dream Program a accueilli plus de 1083 participants de 50 pays différents au cours de ses neuf années d’existence, et c’était un privilège pour le CNO du Sri Lanka d’y être invité pour la première fois.
En raison de mes antécédents familiaux coréens, je me sentais curieusement attachée et investie au projet. Même si de telles invitations ne reçoivent pas toujours un traitement prioritaire au CNO, j’ai personnellement pris l’initiative de retirer le maximum de cette opportunité. J’ai immédiatement lancé un appel de candidats mais, à ma grande déception, je n’ai reçu aucune réponse. L’idée des sports d’hiver est (de manière justifiable) intimidante et fantaisiste au Sri Lanka. Selon moi, c’était la peur de l’inconnu et le manque d’expérience qui avaient mené au désintéressement. Malgré ça, j’étais quand même attirée par le projet et j’ai donc utilisé mes contacts personnels dans la communauté sportive pour générer de l’intérêt chez de jeunes athlètes. Un ami professeur d’éducation physique, qui dirige aussi sa propre académie de football, a immédiatement été intéressé par le projet et m’a fait suivre le nom de ses athlètes. De là, le CNO a interviewé et sélectionné trois jeunes athlètes pour représenter le Sri Lanka en Corée. Parmi les choix de ski, planche à neige, patinage artistique et patinage de vitesse, tous nos athlètes ont choisi d’essayer la planche à neige. Il a fallu user d’encouragement et cajoler les athlètes et leurs parents pour assurer leur engagement au programme, mais finalement, ils étaient tous sur un avion vers la Corée.
Pendant leur séjour en Corée, j’ai reçu d’innombrables notes, courriels et photos de l’équipe, que je trouvais incroyablement valorisants. Pour ces athlètes, il s’agissait de leur premier contact avec la neige et leur première occasion de côtoyer autant de jeunes de différentes cultures. Le programme de 2013 a accueilli un total de 166 jeunes participants de plus de 40 pays différents, et ce fut, selon moi, un exemple incroyable du pouvoir du sport et de son habileté à promouvoir des échanges culturels et à favoriser l’amitié, en plus de son pouvoir d’unir les gens de divers milieux ethniques, religieux, sociaux et culturels. Le mal du pays et la peur ont été rapidement dissipés alors que les athlètes ont été entraînés par la découverte et la maîtrise d’une nouvelle habileté. Ils ont eu la chance de visiter Seoul, vivre des festivals d’hiver coréens et tenter le ski de fond, le bobsleigh, le curling et le hockey sur glace. L’organisation de l’événement a été tout à fait professionnelle et toute l’énergie était axée sur le développement des athlètes – non pas comme de jeunes enfants, mais de futurs champions.
Venant tout juste de vivre une expérience qu’ils ont décrite d’« incroyable » et d’« unique », les trois athlètes du Sri Lanka ont exprimé un vif intérêt à poursuivre la planche à neige et à essayer d’autres sports d’hiver. Leur expérience et leur enthousiasme ont suscité beaucoup d’intérêt dans la communauté des jeunes athlètes et ont sensibilisé plusieurs aux occasions et au potentiel existant pour les talentueux jeunes de ce pays. Quand j’ai discuté avec nos athlètes à leur retour au Sri Lanka, j’ai vécu l’un de ces « moments » où je me suis sentie reconnaissante et fortunée de travailler dans un rôle qui me permet de faciliter ce genre d’opportunité pour des athlètes méritants. Je suis très reconnaissante envers l’entraîneur qui croyait en ses athlètes et en leur capacité à relever ce défi, et je suis fière du risque que ces jeunes ont accepté de prendre. Je ressens aussi beaucoup de fierté et de patriotisme envers le travail accompli par le POCOG, qui remplit sa promesse au monde du sport international d’élargir le bassin de participation aux sports d’hiver.
Parmi tous les anciens participants du Dream Program, 46 athlètes ont effectivement représenté leur pays lors d’événements internationaux de sports d’hiver tels les Olympiques d’hiver, les Jeux olympiques de la Jeunesse d’hiver et les Championnats du monde. J’espère que la participation du Sri Lanka à ce programme ouvrira la voie à d’autres opportunités et encouragera nos jeunes à rêver plus grand. Il s’agit peut-être des premiers pas d’un périple qui mènera à une représentation sri lankaise à un événement de sports d’hiver.